Or Massif
[Best, Octobre 1987. Texte: Emmanuelle Debaussart.]
De notre bonne ville-lumière au Danemark, avec arrêt obligatoire sur la case Londres, Depeche Mode a assemblé les pièces de «Music For The Masses». Sept ans que ça dure et deux tubes minimum garantis à chaque album. Ebouriffant. Aussi frais et pimpants qu’au premier jour! Leurs chansons n’ont pas pris un ride, et eux non plus. Auraient-ils découvert l’élixir de jouvence, le secret de la pérennité? Ce serait presque émouvant de les retrouver ainsi, d’année en année, fidèles à leur public, leur image, leur musique. Mais cette rassurante stabilité n’est que le côté émergé de l’iceberg. Ils évoluent en douceur, sans heurt ni révolution. Impression de continuité, et pourtant, ça change.
Gamins studieux, ils atteignent peu à peu la maturité. La pop dansante s’estompe, la mélancolie est toujours là. En rafales, par saccades, ou en vagues mélodiques, les compositions de Martin L. Gore, au-delà des apparences, restent empreintes d’une même nostalgie. Un certain pessimisme. Pas un gouffre, juste une blessure mal cicatrissé. «Nothing». Les mêmes thèmes, les mêmes obsessions. Drapés souvent cette fois d’envolées symphoniques. «Sacred» démarre sur un étrange Kyrie: «Pimpf» sonne comme un requiem, un requiem pour chœurs et samplers, «Little 15» ambiance piano et cordes. Les autres morceaux sont plus linéaires.
Album concept? L’image du haut-parleur hante les clips d’Anton Corbijn («Strangelove», «Never Let Me Down Again») et orne la pochette du disque, symbole de la communication de masse – Music for the masses. Les plans insistants et saccadés dans la vidéo sur ce symbole un peu oppressant rappellent ceux d’une série mythe: Le Prisonnier. Et c’est vrai que quand il danse, Dave Gahan a toujours l’air de briser des chaînes invisibles! Mais les membres de Depeche Mode sont quand même de joyeux lurons que ne peuvent garder leur sérieux d’un bout à l’autre du clip «Strangelove» et répriment difficilement un fou rire libérateur! L’ambiance générale n’est donc pas à la déprime, surtout que, ça ne fait pas un pli, «Music For The Masses», comme ses petits frères, va faire un carton.
[Best, Octobre 1987. Texte: Emmanuelle Debaussart.]
Résumé: Une évaluation courte de l'album "Music For The Masses". [334 mots]
De notre bonne ville-lumière au Danemark, avec arrêt obligatoire sur la case Londres, Depeche Mode a assemblé les pièces de «Music For The Masses». Sept ans que ça dure et deux tubes minimum garantis à chaque album. Ebouriffant. Aussi frais et pimpants qu’au premier jour! Leurs chansons n’ont pas pris un ride, et eux non plus. Auraient-ils découvert l’élixir de jouvence, le secret de la pérennité? Ce serait presque émouvant de les retrouver ainsi, d’année en année, fidèles à leur public, leur image, leur musique. Mais cette rassurante stabilité n’est que le côté émergé de l’iceberg. Ils évoluent en douceur, sans heurt ni révolution. Impression de continuité, et pourtant, ça change.
Gamins studieux, ils atteignent peu à peu la maturité. La pop dansante s’estompe, la mélancolie est toujours là. En rafales, par saccades, ou en vagues mélodiques, les compositions de Martin L. Gore, au-delà des apparences, restent empreintes d’une même nostalgie. Un certain pessimisme. Pas un gouffre, juste une blessure mal cicatrissé. «Nothing». Les mêmes thèmes, les mêmes obsessions. Drapés souvent cette fois d’envolées symphoniques. «Sacred» démarre sur un étrange Kyrie: «Pimpf» sonne comme un requiem, un requiem pour chœurs et samplers, «Little 15» ambiance piano et cordes. Les autres morceaux sont plus linéaires.
Album concept? L’image du haut-parleur hante les clips d’Anton Corbijn («Strangelove», «Never Let Me Down Again») et orne la pochette du disque, symbole de la communication de masse – Music for the masses. Les plans insistants et saccadés dans la vidéo sur ce symbole un peu oppressant rappellent ceux d’une série mythe: Le Prisonnier. Et c’est vrai que quand il danse, Dave Gahan a toujours l’air de briser des chaînes invisibles! Mais les membres de Depeche Mode sont quand même de joyeux lurons que ne peuvent garder leur sérieux d’un bout à l’autre du clip «Strangelove» et répriment difficilement un fou rire libérateur! L’ambiance générale n’est donc pas à la déprime, surtout que, ça ne fait pas un pli, «Music For The Masses», comme ses petits frères, va faire un carton.
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